La famille Pricard, composée de deux sœurs et de leurs filles, est expulsée de la Terre par le Gouvernement des Mondes Amis et envoyée sur Titan, sans ressources. Chams, l’une des deux fillettes, est réduite à la mendicité avant d’être recrutée comme courtisane. A vingt ans, elle décide de changer de vie et fuit son employeur, Barns Ltd, pour devenir capsionaute. Au même moment, Titan doit faire face à une révolution sociale à laquelle la jeune femme est malencontreusement mêlée. Condamnée, elle est contrainte d’embarquer à bord de La Gorgone pour explorer un trou de ver baptisé Alice, apparu comme par enchantement devant la géante Jupiter. L’expédition, à laquelle participe le Grand Jin, fait naufrage et on envoie Ren Eilliac, un jeune explorateur ambitieux, secourir les survivants, tandis que s’échoue sur Titan un drôle de corps céleste entré dans le système solaire par ce même trou de ver.
Une erre sans fin aborde trois chutes simultanées : celle du radeau de La Gorgone (à l’abominable destin), celle d’un régime autoritaire en perte de légitimité, et enfin celle de l’héroïne, Chams Pricard, qui perd son statut social, sa liberté puis son corps. Corps social, corps politique et corps physique s’entremêlent dans un unique destin.
Et si la tragédie du radeau de la Méduse se reproduisait à l’identique dans un autre contexte, pour de nouvelles explorations ? Que deviendraient alors Charlotte Picard, embarquée dans La Méduse avec sa cousine, et le médecin du radeau qui a fait connaître au grand public l’incompétence du commandant de l’expédition ?
Une erre sans fin est un roman de science-fiction, inspiré de faits réels transposés dans le monde de son auteur, celui de la colonisation du système solaire par l’humanité. Il reprend un épisode de la vie de René Caillié, embarqué à bord de La Loire, l’un des quatre navires de l’escadre dont fait partie La Méduse, un bâtiment français dont le naufrage fut immortalisé par Géricault.
Fran Lejeune est docteur en Arts. C’est en feuilletant les pages de l’album de famille, avec ses vues lumineuses d’un petit village du Maghreb, qu’elle a développé un goût prononcé pour les récits de voyage. Dès qu’elle a pu, elle a vogué vers d’autres horizons en Europe mais aussi en Amérique ou en Afrique, un cahier de notes dans une main, un carnet de croquis dans l’autre. Elle a retenu de ces expériences la conviction que l’aventure, à portée de main, est formatrice, le voyage autorisant un changement de point de vue sur les autres et sur le monde. Ces vies croisées sont mises en scène dans ses romans de science-fiction, afin de questionner notre avenir ou, plutôt, notre devenir humain. Désormais, elle conjugue ses deux passions, l’écriture et les arts plastiques, dans une littérature multimédia, en publiant ses romans et instaromans sous forme de feuilleton hebdomadaire.
Longtemps musicien et peintre, Jean-Michel Rolland est un artiste qui réunit ses deux passions - le son et l'image - dans les arts numériques depuis 2010. À l'origine de chacune de ses créations, la musicalité joue un rôle aussi important que l'image et chacune influence l'autre dans une relation de coprésence. Il en résulte une série de vidéos expérimentales, de performances audiovisuelles, d'œuvres d'art génératif, d'installations et de Vjing interactifs où son et image sont tellement indissociables que l'un sans l'autre perdrait tout son sens. Cette pratique l'a conduit au développement de livres multimédia interactifs en collaboration avec Fran Lejeune.
Corréard (Alexandre) et Savigny (Henri), Naufrage de la frégate La Méduse, 1821.
Loeb (Avi), Le premier signe d’une vie intelligente extraterrestre, Seuil, 2021.
Picard (Charlotte-Adélaïde), La Chaumière africaine, 1824.
Savigny (Henri), Thèse médicale, 1897.
Rimbaud, Le dernier homme, 2016
La Révolution des Ténèbres, 2017
Les Maîtres du Vaisseau, 2017
La Cité des Hybrides, 2018